Revitalisation de bourgs et sociotopes (2)

Ma séance de terrain du mois d’août n’ayant pas donné grand chose, je repasse en octobre, ayant pris soin de choisir un mercredi après-midi, car en période scolaire c’est un moment idéal pour partir à la recherche des sociotopes. Et comme il fait très beau, la moisson est fructueuse.

Première étape au parking du collège, un vaste terre-plein dénudé sur lequel il y a pas mal d’ados, certains ayant des activités aux alentours et d’autres venant là pour se rencontrer et évoluer avec leurs vélos ou leurs scooters. Deuxième étape à la maison des jeunes, là aussi il y a du monde dans les espaces de jeux et de sports à l’extérieur. Direction ensuite le terrain de foot. La présence de groupes à l’entraînement ne m’intéresse pas, ce que je recherche ce sont les pratiques informelles et elles existent bel et bien sur un terrain annexe. Un entraîneur me confirme que l’endroit est apprécié comme lieu de rendez-vous et de jeux de ballon non encadrés. Me voilà maintenant avec trois sociotopes de plus, mais il me reste encore d’autres lieux à prospecter. En allant fouiner aux abords du centre commercial, je découvre à l’arrière une parcelle enherbée qui semble plus ou moins publique, en tout cas elle est accessible, et il s’y trouve un joli chêne plein de branches basses dans lesquelles il est très facile de grimper. Je n’y vois personne, mais il y a là divers indices de passage et petits déchets qui témoignent que des jeunes doivent se donner rendez-vous ici, pourquoi pas dans ou sous le chêne – l’arbre comme lieu de sociabilité adolescente, c’est un thème que nous avons déjà évoqué et sur lequel nous reviendrons bientôt.

Enfin, il me revient que lorsque je travaillais sur le PLU de la commune il y a une quinzaine d’années, j’avais proposé aux élus de réaliser un parc public au cœur d’un futur gros quartier d’habitat, et le schéma d’aménagement de la zone à urbaniser avait intégré ce projet. N’y aurait-il pas là un sociotope digne d’intérêt ? En arrivant sur place, je découvre des nappes de maisons là où il n’y avait que des champs à l’époque, et l’espace vert prévu est bien là… sauf que ce n’est pas un parc public mais un espace de co-propriété, enherbé (photo), et clôturé depuis l’extérieur – mais il y a un trou dans la clôture, et je m’y faufile. Je n’y découvre aucun indice de vie humaine, à part quelques vagues « lignes de désir » à peine marquées dans l’herbe, alors qu’il y a plusieurs centaines d’habitants aux alentours, principalement des familles avec des enfants. Pourquoi les riverains n’utilisent-ils pas cet espace, et où peuvent-ils bien aller ? Voilà un beau sujet à creuser, et les entretiens avec les enfants, notamment, vont nous apporter des informations utiles.

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