On sait que le « sentiment d’insécurité » dans les lieux publics ne correspond pas toujours à la réalité observée en matière de criminalité et de délinquance au sens large. Cette distorsion pose des problèmes aux aménageurs et aux responsables politiques, car si on attend d’eux qu’ils remédient en premier lieu au « sentiment d’insécurité », ils risquent de prendre des décisions inefficaces. Le même constat vaut d’ailleurs en matière de sécurité routière, car on sait que des routes perçues comme « dangereuses » peuvent se révéler sûres, du fait que les usagers y sont vigilants. Il est donc utile de disposer d’outils d’observation fiables.
C’est le sujet auquel se consacre depuis plusieurs années Mme Vania Ceccato, professeur à l’Institut royal de technologie de Stockholm – une institution souvent évoquée dans ce blog pour les recherches de pointe qu’elle conduit en matière d’analyse urbaine. L’illustration ci-contre, issue des travaux de l’auteur, présente côte-à-côte et pour le même espace, la cartographie des comportements délictueux (à gauche), et le sentiment d’insécurité tel qu’il se dégage de l’enquête auprès des usagers. Les distorsions apparaissent considérables.
Si le sujet vous intéresse, le lien ci-dessus vous permet d’accéder aux publications de l’auteur ainsi qu’à des conférences (en anglais).