Plus de densité, moins d’espaces verts ?

Le quotidien suédois Dagens Nyheter nous apprend aujourd’hui que « si la ville de Stockholm atteint son objectif de produire 140 000 nouveaux logements d’ici à 2030, la superficie d’espaces verts va baisser de 106 à 75 mètres carrés par personne ». Cette information, a priori inquiétante pour une ville qui doit une bonne part de sa séduction à son caractère « vert », mérite réflexion et suscite déjà le débat sur place.

Cette baisse de la superficie par personne (qui peut aussi être présentée comme une hausse du nombre d’usagers potentiels par mètre carré, ce qui change la perspective !), n’est pas forcément un problème si l’offre d’espaces verts est à la fois élevée, bien répartie, à distance de marche et satisfaisante au plan des valeurs offertes (calme, activités possibles etc). A première vue, et surtout quand on compare avec d’autres grandes villes, beaucoup d’espaces verts de Stockholm doivent pouvoir supporter sans dommage un surcroît de fréquentation. En outre, la création de logements supplémentaires ne se traduit pas mécaniquement par une diminution de la surface globale des espaces verts si elle s’accompagne de créations d’espaces verts, ou de mesures permettant de donner de la valeur à des espaces verts actuellement sous-utilisés parce qu’enclavés ou peu accessibles.

Notre camarade Alexander Ståhle signale en outre que la moitié de la superficie nécessaire aux nouveaux logements peut être récupérée sur les emprises de l’aéroport de Bromma, enclavé dans l’urbanisation et qu’il est prévu de fermer, et que par ailleurs, si une rue de Stockholm sur deux était reconvertie en parc urbain, la perte nette d’espaces verts serait nulle.

Si le cas de Stockholm montre que la forte densification urbaine d’un territoire soulève des problèmes difficiles au regard de l’offre d’espaces verts, il souligne également l’intérêt de planifier conjointement les logements et les espaces verts en utilisant de bonnes méthodes d’analyse urbaine, parmi lesquelles la méthode des sociotopes joue un rôle plus essentiel que jamais. La réflexion d’Alexander Ståhle montre enfin la nécessité de repenser les finalités de la voirie urbaine, qu’il peut être souhaitable de libérer de la voiture à mesure que la ville se densifie.

PS : la notion de superficie d’espaces verts par habitant est particulièrement difficile à cerner, comme nous l’avons expliqué ici en 2011.

La photo (Jonas Lindkvist / Dagens Nyheter) illustre les 2,7 m² d’espace vert par habitant dont dispose le quartier de Liljeholmskajen.

Date de l’article d’origine : 29 mai 2018

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