Date de l’article d’origine : 13 novembre 2014
Combien de kilomètres pourriez-vous parcourir autour de chez vous à travers des parcs et des espaces de nature, sur des cheminements confortables et sûrs, si vous étiez obligé de vous appuyer sur un déambulateur ? Cette question m’est venue l’été dernier en Finlande et en Suède, en observant des quantités de personnes âgées pour lesquels cet ustensile, souvent associé chez nous à l’univers clos et déprimant des hôpitaux et des maisons de retraite, est un moyen de liberté permettant de parcourir à son rythme la ville et la nature.
Les photos ci-contre ont fait leur petit effet cet automne dans une réunion publique de PLU (plan local d’urbanisme) consacrée entre autres aux « déplacements doux ». Elles posent en effet diverses questions fort intéressantes et on ne peut plus pratiques sur la conception et le partage des voiries, sur l’aménagement des cheminements à travers les espaces naturels, sur l’utilité ou non des trottoirs et des voies à usage mixte, sur la rue comme espace social, sur le coût des dispositifs de ralentissement des voitures, et évidemment sur les libertés réelles consenties aux personnes souffrant d’un handicap – par exemple d’une simple difficulté à marcher ou à se tenir debout, ce qui risque d’arriver à pas mal de monde ici-bas, et parfois bien plus vite que prévu. Parmi les commentaires entendus dans la commune de 2300 habitants où ces photos étaient présentées : « Quand on pense qu’ici, les pensionnaires de la maison de retraite pourraient aller se balader sur la place du village mais qu’ils n’en ont même plus envie, parce qu’ils n’ont aucun cheminement convenable pour s’y rendre ».
Sociotopes en France 
