Wizzy Gang détourne et déborde l’espace public

S’il y a un point commun entre le naturaliste que je suis et Wizzy Gang, un groupe de cinq jeunes athlètes – acrobates urbains basés à Rennes, il est dans le fait que nous moquons comme d’une guigne des frontières cadastrales de l’espace public et que nous inclinons à aller là où nous avons envie d’aller, y compris sur le terrain d’autrui s’il y a des choses intéressantes à y faire, tout en respectant bien entendu les personnes et les biens.

Les Wizzy Gang (chaîne YouTube ici) exercent leurs talents dans les lieux les plus invraisemblables, tirant parti du moindre détail topographique naturel ou artificiel pour enchaîner des figures souvent spectaculaires. Bordures de trottoirs, usines abandonnées, toitures, chantiers de construction, quais, carrières…, tout leur est bon du moment que ce n’est « pas fait pour », et ils n’hésitent pas à passer par la fenêtre du salon d’un riverain (consentant, quand même) pour se jeter en contrebas. Ils se sont notamment fait connaître pour leurs actions écologico-acrobatiques d’extinction d’éclairages nocturnes de magasins, qui demandent pas mal d’agilité ainsi qu’un joyeux mépris des convenances, et c’est ainsi que je les ai découverts.

Durant la semaine du 23 au 27 mai, ils étaient à Port-Louis dans le cadre d’un festival des arts de rue (Avis de Temps Fort), et ce fut pour moi l’occasion de faire leur connaissance. Le propos semblait toutefois un peu paradoxal : comment des spécialistes de la transgression et du détournement pouvaient-ils opérer dans un cadre institutionnel, c’est à dire en réponse à une commande publique forcément regardante sur les questions de risques et de responsabilité ? Le cas de la Grande Plage était le mieux bordé : 100 % domaine public, et une bonne couche de sable pour se recevoir correctement après des saltos depuis la toiture des cabines de bain. Celui de la capitainerie du port l’était nettement moins : le responsable de cet équipement s’était opposé à un grand saut dans la rade de Lorient à partir du toit du bâtiment.

Dans le prochain article, je vous en dirai un peu plus sur ces deux opérations, qui auront aussi été des occasions d’animer des lieux de la commune, d’en révéler le potentiel et, peut-être, de susciter des vocations, notamment auprès enfants qui ont suivi la démonstration sur la plage.

Laisser un commentaire

Entrez vos coordonnées ci-dessous ou cliquez sur une icône pour vous connecter:

Logo WordPress.com

Vous commentez à l’aide de votre compte WordPress.com. Déconnexion /  Changer )

Image Twitter

Vous commentez à l’aide de votre compte Twitter. Déconnexion /  Changer )

Photo Facebook

Vous commentez à l’aide de votre compte Facebook. Déconnexion /  Changer )

Connexion à %s