Plus rustique que ça, y’a pas. Ce banc rudimentaire, que je viens de découvrir au bord d’un chemin de ma commune, est vraiment dans l’esprit « lighter / quicker / cheaper » qui nous est cher, car il est constitué d’un morceau de planche à coffrage sommairement cloué sur des bouts de bois mort récupérés dans les alentours, l’ensemble étant posé dans un équilibre relatif sur des pierres qu’on devine avoir été enfoncées à coups de godasse dans le pied du talus. Le confort est spartiate, mais on peut se caler le dos contre le talus, ici recouvert d’une touffe de bruyère accueillante, et on a vue sur un agreste paysage qui mérite bien une petite pause. Ce siège est d’ailleurs manifestement fréquenté, à en juger par l’absence de végétation à l’avant, ce qui nous confirme qu’on peut faire plaisir aux gens avec pas grand-chose et nous rappelle l’intérêt de l’initiative privée quand elle est généreuse.
A propos d’initiative privée, justement, déplaçons-nous dans la commune d’à côté pour nous intéresser au banc ci-contre, nettement plus ambitieux dans sa mise en œuvre mais tout aussi privé que le précédent, car il a été mis là par un propriétaire forestier désireux de faire plaisir aux promeneurs. Commentaire dudit propriétaire : « J’avais construit ce banc l’hiver dernier. Quel bonheur d’y trouver des traces d’utilisation : épluchures de pommes, piétinements…! » Ces gens-là existent, et c’est la bonne nouvelle du jour.