Clôtures publiques et pratique des espaces verts

Si vous avez fréquenté les pays nordiques, vous avez probablement été frappés par la fluidité générale des cheminements à travers l’espace : si les terrains privés sont peu clôturés, les espaces publics le sont encore moins, de sorte que vous pouvez par exemple vous retrouver dans l’espace vert d’une école sans vous en rendre compte. Rien de tel chez nous bien sûr, car non seulement les habitats individuels ou collectifs se barricadent derrière des clôtures (voir les jolies photos de cet article récent), mais de plus, les propriétaires ou gestionnaires d’espaces publics – y compris d’espaces verts – adorent marquer leur territoire par des clôtures, toujours bien entendu pour de louables motifs de nécessités du service public ou de protection des personnes et des biens.

Quand on se met à observer ce genre de chose, on ne tarde pas à remarquer des situations aberrantes, comme la présence de clôtures entre deux espaces libres appartenant à une même collectivité publique mais pas forcément affectés au même usage. Sur la photo ci-contre en haut, vous avez deux terrains communaux dont celui de gauche est un parc public et celui de droite un pied d’immeuble avec du stationnement et des espaces verts ; on a cru bon de matérialiser cette limite par une clôture grillagée plus un merlon planté avec une bâche synthétique du plus bel effet. Cela crée une barrière physique entre le quartier d’habitat collectif social et le parc, est-ce vraiment le résultat recherché ? A quelques mètres de là, il y a aussi (photo suivante) cette admirable clôture d’un terrain de foot, qui vient s’intercaler entre deux espaces également communaux.

Lorsqu’on recherche des solutions à apporter à des carences de l’offre d’espaces verts, on s’aperçoit parfois qu’il suffirait de faire tomber des murs ou d’enlever des grillages pour permettre au public d’accéder à des espaces verts publics, dont certains d’ailleurs peuvent être barricadés d’un côté et largement ouverts de l’autre. Mais faire tomber des murs, ce n’est pas dans l’air du temps ; et on se heurte là aux prérogatives de chefs d’établissements (scolaires, de santé ou autres) qui n’ont pas envie de se créer des difficultés supplémentaires en ouvrant leurs domaines au public, encore qu’on pourrait très bien imaginer des conventions par lesquelles les communes prendraient à leur charge des missions d’entretien de ces espaces, dès lors qu’ils seraient utiles aux habitants.

La situation est-elle désespérée ? Sûrement pas, car en cherchant bien on peut trouver des exemples encourageants. Ainsi, à Brest, l’université de Bretagne occidentale s’est interrogée en 2015 sur le renouvellement de centaines de mètres de clôtures périphériques sur son site du Bouguen. Il a finalement été décidé de supprimer ces clôtures une bonne fois pour toutes, et de mettre ainsi tout le campus de plain-pied avec les avenues qui l’entourent. A ma connaissance, cette mesure ne s’est pas traduite par une vandalisation du site universitaire, où de toute façon n’importe qui aurait pu pénétrer avec de mauvaises intentions. Un exemple à faire connaître, avec à l’appui les photos « avant / après » ci-contre (source : Google Maps).

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