L’exemple de la Grèce nous a suggéré que si l’on veut bien vieillir, il n’est pas forcément nécessaire de faire du sport dès lors que l’on a une vie sociale riche. Mais pour les gens qui tiennent absolument à faire du sport, les espaces publics urbains offrent une vaste gamme de possibilités, même s’ils ne sont pas conçus pour cela.
Un article publié en 2018 sur le site de la Caisse des Dépôts [lien disparu] attire l’attention sur le développement de nouvelles activités sportives en ville et signale que « les rues, les places, les parcs, les squares, les quais, les esplanades sont particulièrement révélateurs des recompositions des pratiques sportives », le plus souvent individuelles et échappant à toute forme d’organisation. Particulièrement intéressants pour nous sont les phénomènes de détournement de certains espaces, qui témoignent à la fois de besoins du public et de qualités spécifiques de certains lieux, mais qui posent aussi divers problèmes aux municipalités : sécurité, maintenance, cohabitation avec les usagers normaux de l’espace… L’article indique aussi que la « gentrification » des villes accroît la demande d’un public jeune et branché, prompt à s’adonner à de nouvelles modes ou à tirer parti de nouveaux lieux, même les plus improbables. D’où des risques de conflits avec les autorités, dont témoignent par exemple, pour prendre un exemple récent, les polémiques autour du « street fishing » à Paris.
L’idée d’offrir à ces pratiques des lieux spécifiques n’est pas forcément une solution : cela peut coûter cher à la collectivité et il n’est pas garanti que les aménagements soient utilisés longtemps, lorsque l’on est en présence de modes et qu’une partie du plaisir vient justement du détournement.
Date de l’article d’origine : 21 juin 2018.