Nous avons évoqué à diverses reprises la notion de « parc de poche » (traduction de pocket park) et nous l’avons illustrée entre autres par l’exemple de Paley Park, un square new-yorkais de la 53è rue, occupant 390 m² entre deux immeubles – autant dire un timbre-poste à l’échelle de la ville, ce qui ne l’empêche pas de très bien fonctionner. Visitant il y a quelques semaines la petite ville d’Espalion (4500 habitants, Aveyron), j’y découvre coincé entre deux bâtiments, à l’emplacement d’une maison démolie, un microscopique espace public (40 m²) donnant directement sur la rue du Plo, dans le centre-ville (photo du haut).
Doté de deux bancs, il est plutôt original par sa configuration, mais à en juger par la présence de divers détritus, il semble surtout fréquenté par des gens qui viennent vider des bouteilles. Dans une ville qui offre des espaces publics avec de belles vues, en particulier le long du Lot, cette espèce de puits ne donnant vue que sur de hauts murs aveugles manque singulièrement d’attraits, malgré la présence de quelques pots de fleurs. L’impression qui en ressort est celle d’un espace stérile, qui gagnerait soit à être à nouveau construit, soit à faire l’objet d’un projet conçu avec les habitants du quartier, dans l’esprit « placemaking » (pourquoi pas avec des murs d’escalade ?). Cette exemple pose aussi la question de savoir si un espace public peut être réellement viable en deçà d’une certaine superficie, surtout lorsqu’il n’y a pas de pénurie de l’offre dans les alentours.