Suite de la traduction du livre de W.H. Whyte, « The social life of small urban spaces » :
La manière dont les gens utilisent un lieu reflète les attentes qu’on y a mises. Les gestionnaires de Seagram’s Plaza sont satisfaits de voir que les gens apprécient l’endroit, et sereins quant à ce qu’ils y font. Ils les laissent tremper leurs pieds dans le bassin et ne regardent pas si des jeunes fument du shit au bord de celui-ci. Ils tolèrent les excentriques et leur permettent même de passer la nuit sur une corniche ; et le soleil se lève quand même le lendemain matin. L’endroit se surveille en grande partie tout seul, et il y a rarement quelque problème que ce soit.
Paley Park est courtois envers ses visiteurs. Avec ses chaises et ses tables, il devrait être sensible au vandalisme. Voici la liste des infractions relevées depuis l’ouverture du parc en 1967 : En 1968, une urne de fleurs sur le trottoir est volée par deux hommes en camionnette. En 1970, le panneau « buvette » est retiré du mur. En 1971, une petite table est volée. En 1972, un homme tente de graver ses initiales dans un arbre. En 1974, une lanterne en laiton à l’entrée du parc est volée.
Durant les neuf années où j’ai étudié les plazas et les petits parcs à New-York, il y a eu un sérieux problème à un endroit seulement, et dans les endroits qui sont bien utilisés, il n’y en a eu aucun. La seule exception est une plaza où des vendeurs de shit se sont mis à opérer. Les gestionnaires enlevèrent la moitié des bancs. Ensuite, ils posèrent des barrières métalliques sur les deux côtés ouverts de la plaza. Ces changements eurent pour résultat de faire chuter le nombre de gens ordinaires utilisant la plaza, à la grande satisfaction des dealers qui eurent ainsi un lieu pour eux et leurs clients.
Dans beaucoup de plazas, vous trouvez des caméras de vidéo-surveillance. On peut se demander ce qu’elles voient. Pour surveiller des couloirs de circulation et des portes, ces caméras peuvent être utiles; mais pour des espaces en plein-air, on n’en voit pas tellement le sens. De temps en temps, on peut en voir une qui se déplace latéralement, et c’est plutôt inquiétant quand c’est vous qu’elle donne l’impression de suivre. Mais en bas dans la salle de contrôle, il y a probablement un gardien qui tripote les manettes plus par ennui que par curiosité.
L’article suivant est ici.