Les sociotopes couverts existent, j’en ai rencontré un !

En principe, il ne saurait y avoir de sociotopes dignes de ce nom que dans des espaces dits « ouverts », c’est à dire et pour faire bref, selon la définition donnée par l’IAU (agence d’urbanisme de la région parisienne), des espaces non construits. A priori donc, le sociotope se trouve en plein-air, et on comprend bien que si on élargissait la notion à des espaces fermés, on n’en finirait jamais. Mais bien sûr, on peut toujours trouver des cas limites, telles que certaines halles qui peuvent être apparentées à des places publiques avec simplement un toit par dessus. Et puis, il y a le cas très original du « Cent Quatre », dans le 19è arrondissement de Paris, que j’aimerais présenter ici.

Cet ancien ensemble de bâtiments des Pompes funèbres municipales, totalisant 3,5 ha de plancher, comporte deux grandes halles offrant une traversée centrale de 4500 m² dont le sol  est constitué d’une chape de ciment parfaitement lisse et donc apte à de multiples activités de sol. Cet espace est librement utilisable par tout un chacun, à condition de respecter certaines règles et notamment de ne pas perturber les autres usagers du lieu. On entend déjà ricaner les sceptiques, pour lesquels « ce truc de bobos, c’est bien pour des Bisounours, mais ça va forcément dégénérer en un b….l géant ». Or, en ce samedi après-midi, il y a ici plein de groupes ou de particuliers qui se livrent à des activités incroyablement variées : danse en couple ou en groupes, jonglage, évolutions en roue Cyr, répétition musicale, gymnastique, mais aussi pique-nique en famille, lecture ou conversation en chaise longue. Un groupe de jeunes Africaines s’entraîne même, sur talons de douze et encadrées par une coach, à la pratique du défilé de mode. Tout cela dans une ambiance calme et détendue, où la notion de respect des autres est palpable. On veut bien croire que derrière cet équilibre quasi miraculeux, il y a des responsables qui contrôlent la situation d’une poigne solide – un vigile est d’ailleurs présent à chaque entrée – et qui, si nécessaire, enseignent le respect d’autrui à coups de pied au derrière, car ces choses-là ne sont pas forcément innées.

A l’échelle de Paris, le Cent Quatre ressemble donc un peu à ces petites halles de village au sol en ciment lisse, aptes à accueillir sous un même toit des gens et des activités variés, tout aussi bien qu’un parc en plein-air.

Date de l’article d’origine : 17 septembre 2019

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