Puisque nous sommes dans les sièges, et histoire de se divertir un peu en ces temps de vacances, voici quelques exemples de bancs placés dans des situations particulièrement curieuses, ce qui ne les empêche pas d’être éventuellement les bienvenus :
– Le banc du haut se trouve dans le Vercors, sur le rebord du plateau d’Ambel et à 2,5 kilomètres de la voie carrossable la plus proche. On se demande qui a bien pu aller le percher là et trimballer l’eau et le ciment pour le sceller, il est bizarrement orienté car il tourne le dos au grand panorama sur la vallée de la Drôme, mais le promeneur ne peut qu’apprécier la générosité du geste et s’y poser un instant, ne serait-ce que par reconnaissance envers les courageux installateurs.
– Le banc du centre se trouve au bord d’une petite route de campagne, au milieu de pâtures à moutons dans les montagnes du Pays de Galles. L’étrangeté de cette situation surprend le visiteur, mais vu l’humidité générale des lieux, cet aménagement est très bien pour admirer le paysage en gardant le derrière au sec.
– Quant au banc du bas, je l’ai trouvé dans ma commune d’Hennebont. Il s’agit selon toute vraisemblance d’un ancien banc public que des individus ont dû démonter puis apporter ici à dos d’homme, non sans difficultés car on se trouve sur un promontoire rocheux à 300 m de la route la plus proche, et les montants en béton devaient peser lourd. Mais l’entreprise se justifiait, car la vue sur la rivière est superbe, et on note que lesdits individus ont poussé le zèle jusqu’à aménager une sorte d’auvent en bois. On aimerait penser que ce banc se morfondait dans quelque recoin de lotissement, et qu’il a retrouvé une raison d’être dans un lieu où des gens viennent admirer un beau paysage et faire des grillades. De là à suggérer des actions commandos pour déplacer discrètement des bancs publics inutilisés, il n’y a qu’un pas, que je me garderai bien de franchir par souci de respectabilité.
Date de l’article d’origine : 14 août 2019