Quand l’architecture oublie le public

Certains architectes ont un peu de mal à prendre en compte la « dimension humaine » dans leurs projets. C’est là un vaste sujet, maintes fois évoqué ici et qui préoccupe à juste titre d’autres architectes – dont le Danois Jan Gehl, bien sûr, mais aussi tous ceux qui pensent que l’architecte ne déchoit pas nécessairement en faisant attention aux gens qui fréquenteront ses œuvres. Nos camarades de PPS (Project for Public Spaces) se sont fait une spécialité d’épingler, notamment dans leur « Hall of Shame », des « machins » tape-à-l’œil ou conceptuels mais parfaitement inhospitaliers ou écrasants.

Puisque nous sommes à Munich, intéressons nous un instant au musée d’art moderne (Pinakothek der Moderne), inauguré en 2002 et dont le concepteur a réussi le tour de force de n’offrir aux visiteurs aucune possibilité de s’asseoir le long de ses 140 mètres de façade. Ni banc, ni muret, ni corniche, tout juste un emmarchement poussiéreux de 20 centimètres, trop bas pour que l’on puisse s’y asseoir correctement. La chose donne sur une vaste étendue vaguement engazonnée, pleine de courants d’air et pas très engageante non plus. Voilà qui donne de l’art contemporain, vu de l’extérieur, une image tristement ascétique.

Date de l’article d’origine : 13 mai 2019

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