Pour faire écho aux articles précédents sur le thème « mesurer la ville », voici (image ci-contre en haut) le plan récemment imaginé pour la ville nouvelle de Juba, au sud-Soudan. Les urbanistes qui l’ont conçu en lui donnant la forme d’un rhinocéros vont sûrement réussir à épater les gogos, en attendant de recevoir un Grand Prix de Quelque Chose pour leur vision si audacieuse et originale. Ce projet illustre la propension de certains concepteurs à produire de la forme urbaine qui en jette sur des plans ou des photos aériennes, mais qui peut être parfaitement médiocre voire invivable au niveau du sol, ce qui est quand même l’approche qu’en ont le plus souvent les habitants. Un commentateur de cette image rappelle d’ailleurs que Brasilia avait été dessinée en forme d’oiseau (image du bas), ce qui n’empêche pas cette ville d’être ce que l’on peut faire de pire pour les piétons, et aux antipodes de la « ville à taille humaine » promue par l’urbaniste Jan Gehl.
De même que les bateaux de pêche juchés sur les giratoires bretons signifient généralement que la pêche a disparu de la localité, on pourrait se dire qu’une ville en forme de rhinocéros n’est pas un très bon signe pour cette espèce. Et justement, la presse nous apprend aujourd’hui que l’éradication totale du rhinocéros devrait survenir d’ici vingt ans. Mais c’est là un tout autre sujet.
Source : https://twitter.com/onlmaps
Date de l’article d’origine : 25 octobre 2018