…un tronc d’arbre ! Invités à choisir entre une aire de jeux classique, un terrain de jeux avec palettes, planches et vieux pneus, un espace sableux avec des bouts de bois en lisière de forêt et un tronc d’arbre couché au pied d’un arbre mort, les enfants du Conseil municipal des Jeunes d’Inzinzac-Lochrist (Morbihan) ont opté en faveur de ce dernier (14 sur 16 l’ont indiqué comme étant le meilleur). En seconde position arrive l’aire de jeux, jugée pas terrible pour les équipements mais très bien pour rouler, ce qui est une demande très marquée chez les enfants de 9 à 11 ans. Le terrain de jeux britannique n’est pas très apprécié (pas propre, risques de se blesser…), quant à l’espace sableux, il ne correspond manifestement pas aux intérêts de cette tranche d’âge.
Si le tronc d’arbre est favori, c’est parce qu’on peut y grimper, s’y asseoir, se cacher dedans ou derrière, qu’on peut monter dans l’arbre mort derrière, et qu’on peut imaginer que ce serait un château-fort ou un bateau (revoilà, très bien exprimés par les enfants, les thèmes de l’imaginaire et de l’aventure abordés ici il y a quelques semaines). Soit dit en passant, un tronc et un arbre mort, ça ne coûte pas très cher à la collectivité en acquisition ni en entretien, et c’est le genre d' »équipement » qu’on pourrait trouver davantage dans les terrains de jeux puisque les enfants ne demandent que cela. Mais qu’en est-il au regard du décret présenté ici l’autre jour ? Le tronc peut être fixé au sol, ce n’est pas bien compliqué, mais quid de la facture et de la notice du fabricant ?
Sur un autre thème, celui du meilleur espace pour des activités, la préférence va à l’environnement le plus naturel (une forêt), ce qui correspond à la pratique de nombreux enfants de cette commune (« on peut grimper aux arbres, se cacher, faire du VTT… »). Le parc engazonné bien tondu, du genre à plaire à pas mal d’adultes (« C’est prop' », comme on dit ici), n’a pas la cote : à part jouer au ballon, on ne peut pas y faire grand-chose. Entre ces deux extrêmes, le parc avec des coins naturels (« en gestion différenciée », comme disent les adultes) et la prairie avec un ruisseau arrivent ex-aequo. Certains connaissent et apprécient des jeux possibles avec un ruisseau, mais cela ne semble pas correspondre à une pratique locale.
Date de l’article d’origine : 3 avril 2018