Le bureau d’études stockholmois Ekologigruppen, auquel nous avons rendu visite lors de notre voyage d’étude il y a un an, est spécialisé dans les études écologiques, comme son nom l’indique. Il travaille beaucoup pour des collectivités qui cherchent à intégrer soigneusement la dimension environnementale dans leurs documents de planification urbaine. A ce titre, ils ont développé diverses méthodes intéressantes, comme une approche innovante de l’analyse des réseaux écologiques, ou encore une façon opérationnelle de prendre en compte les « services écologiques » rendus par les espaces verts et espaces naturels.
Leur dernier bulletin d’information nous apprend qu’ils viennent d’ajouter à leur boîte à outils la méthode des sociotopes, qu’ils ont utilisée sur la commune de Katrineholm (22 000 habitants) préalablement à l’élaboration d’un nouveau document d’urbanisme. L’étude met en évidence des déséquilibres au sein du territoire en ce qui concerne les conditions d’accès à la nature ; des espaces de nature à fort potentiel et proches de la ville sont sous-utilisés, tandis que certains quartiers sont mal reliés aux espaces verts. De ce constat découlent logiquement des propositions pour remédier à ces déséquilibres, en aménageant de nouveaux accès ou en construisant dans des secteurs bénéficiant des meilleures conditions d’accès à la nature.
La méthode de travail reposait à la fois sur l’observation directe, sur des entretiens et des enquêtes par questionnaires. 51 entretiens ont eu lieu, en différents endroits stratégiques (supermarché, gare, maison de la culture). L’enquête, dirigée vers les enfants, les personnes âgées et diverses structures, a fourni 47 questionnaires exploitables. Alors que l’instigateur de la méthode des sociotopes, Alexander Ståhle, préfère aujourd’hui opérer par internet, on remarquera qu’Ekologigruppen recourt aux bonnes vieilles méthodes de terrain pour aller à la rencontre des habitants. Il est aussi intéressant de voir un bureau d’études spécialisé en écologie s’emparer du thème des usages sociaux des espaces naturels – mais il est vrai que ce n’est pas une nouveauté pour eux, puisqu’ils avaient déjà travaillé sur l’usage d’une forêt péri-urbaine par les enfants.
Date de l’article d’origine : 12 septembre 2017