Les extrémités d’îles et les confluents de rivières dans les villes sont des points géographiques singuliers, souvent très appréciés du public qui peut avoir l’impression de se trouver sur la proue d’un bateau, en contact étroit avec l’eau qui ceinture les lieux. Le square du Vert Galant, sur l’île de la Cité à Paris, en est un bon exemple, tout comme le jardin du Musée des Confluences à Lyon.
En 2012, la ville de Rennes a entamé la réhabilitation d’un espace abandonné situé au confluent de l’Ille et de la Vilaine, pour en faire un parc public. La superficie est modeste (2500 m²) et l’aménagement est simple : trois platelages, dominés par des emmarchements avec des bancs, descendent vers les berges qui ont été traitées de façon naturelle, pour permettre à la végétation rivulaire de se développer. L’endroit, proche du centre-ville, est situé également à la confluence du mail Mitterrand, boulevard à voitures reconverti en parc public, et du quai Saint-Cyr, lui aussi aménagé en espace de promenade. Une bonne accessibilité et des trajets directs pour s’y rendre, de l’eau et du paysage, de la nature, du calme, un aménagement simple – herbe, choix de lieux pour s’asseoir : voilà les recettes du succès pour ce lieu qui est vite devenu un des meilleurs sociotopes de la ville. Samedi dernier, on notait la présence de plusieurs femmes seules lisant paisiblement (et au total trois personnes lisant et deux écrivant), ce qui est un bon indice de qualité et de sécurité de l’espace. A d’autres moments, c’est un lieu de pique-nique ou de fêtes entre amis. Cette convivialité et cette polyvalence contrastent avec la manière dont a été traité, non loin de là, le contact entre l’École d’architecture et la berge de l’Ille.
Date de l’article d’origine : 22 mai 2017