Le quotidien « Ouest-France » du 11 mai 2017 consacre une page entière aux bancs publics de la ville de Lorient. L’idée de cet article semble partie d’un râleur – qu’il en soit remercié ! – pour qui il y aurait trop de bancs à Lorient : « C’est une aberration financière de la municipalité, financée par nos impôts ». La journaliste Nadine Boursier a eu l’excellente idée d’enquêter sur le sujet et de faire appel à des témoignages d’habitants, ainsi qu’au point de vue de Sonia Lavadinho, anthropologue et chercheuse à l’École polytechnique de Lausanne.
Il est intéressant de constater que la ville de Lorient conduit une politique bien différente de celle de Rennes, qui a éliminé les bancs publics dans certains secteurs (voir ici dans ce blog). Un élu et un agent municipal expliquent que la pose de bancs va de pair avec la promotion des déplacements à pied, tandis que Mme Lavadinho souligne l’importance des bancs pour le bien-être des habitants et la cohésion sociale, affirmant que « les villes qui mettent des bancs se portent mieux ». On apprend également que la politique lorientaise en matière de bancs repose à la fois sur des programmes d’équipement des nouveaux espaces publics, sur des demandes émanant d’habitants et sur des approches plus participatives : « pour les 90 zones de rencontre en projet sur trois ans, un kit est proposé aux riverains avec bancs, jardinières, tables de pique-nique. On propose, ils disposent ».
La journaliste interroge également quelques autochtones (ados se bécotant en attendant le bus, mère et fille partageant un café, femme donnant le biberon à son bébé…). Laissons le mot de la fin à un groupe de jeunes, plus sympas que l’autre cornichon obsédé par ses impôts : « On se retrouve, pour être ensemble. On ne peut pas aller tous les jours au café, on n’a pas les moyens. Et puis, on fait des rencontres. Chacun raconte ses misères, on regarde les gens qui passent. C’est sympa ».
Date de l’article d’origine : 16 mai 2017