Dans un article de décembre 2010, nous avons rappelé que la circulaire du 8 février 1973, aujourd’hui tombée dans les oubliettes, demandait aux planificateurs de prévoir 10m² d’espace vert par habitant dans les centres urbains et 25 m² dans les périphéries. Nous avons également signalé que l’Organisation mondiale de la santé (OMS) demandait que chaque habitant dispose d’au moins 12 m² d’espaces verts à moins de 300 m de chez lui, règle qui a le mérite, par rapport à la précédente, d’introduire la notion de distance et de sous-entendre une notion d’accessibilité.
La revue « L’Art des jardins », hiver 2016-2017, nous apprend que le futur « Plan Vert » pour l’Ile-de-France fixerait à la collectivité un objectif de 10 m² à moins de quinze minutes de marche (grosso modo 800 m). Plus de quarante ans se sont écoulés depuis la circulaire de 1973 et le principe fixé par l’OMS n’est pas tout jeune non plus, donc il semble qu’en la matière, on se hâte plutôt lentement dans notre pays. Or il y a du travail, comme nous l’avons rappelé récemment au sujet d’un projet de quartier de ville qui offre généreusement 1,7 m² d’espace vert par habitant.
Il sera intéressant de vérifier si de tels objectifs sont inscrits dans les Schémas de cohérence territoriale (SCoT) et si à ce titre, leur mise en œuvre sera soumise à une évaluation tous les six ans. Il est difficile de trouver des indicateurs environnementaux à la fois pertinents et utiles pour les SCoT, celui-ci semble excellent et permettrait de vérifier s’il existe en la matière une réelle volonté politique. A défaut d’une telle inscription, ces intentions ont des chances de rester lettre morte et on risque fort de constater dans quarante ans qu’on n’aura toujours pas beaucoup progressé.
Date de l’article d’origine : 23 janvier 2017
Sociotopes en France 