L’arrêt de bus fait partie des micro-sociotopes urbains, pas tant lorsqu’il est utilisé par ses usagers ordinaires que lorsqu’il sert à d’autres fins. Nous avons tous remarqué qu’en maints endroits, et en particulier dans les petites localités, il est souvent un lieu de rendez-vous favoris des ados. Ah, les dimanches après-midi sur la place de Cambrousse-en-Campagne, quand les gars à scooter tournent devant les filles assises sur le dossier du banc de l’arrêt des cars ! Mais en général, l’arrêt de bus n’est pas très avenant, il n’y a parfois même pas de quoi s’asseoir. Qui dira, comme le site américain Citylab, la désolation de ces équipements parfois réduits à la plus simple expression ?
Il existe pourtant des arrêts de bus aménagés pour le confort et l’agrément des usagers, et même des passants. Le même site nous propose un exemple assez exceptionnel situé à Singapour (photo du haut). On y trouve « des éléments que vous pourriez trouver dans un café, un parc, ou dans votre salle de séjour » : de larges sièges, des rayonnages de livres pour tous les âges, un parc à vélos, une balançoire, des écrans d’information alimentés par panneaux solaires, un point de téléchargement de livres par flashcode et de recharges de batteries, un planificateur d’itinéraire, une toiture végétalisée, un arbre… En fonction du succès de l’opération, d’autres aménagements du même genre seront réalisés. De quoi faire rêver les malheureux qui attendent leur bus debout et en plein vent à la Porte Maillot ou ailleurs…
Tout cela est nettement plus sympathique que les arrêts de bus très design, et probablement très coûteux, que d’éminents architectes ont réalisés dans le Vorarlberg (Autriche) : ils font sûrement très bien sur des plaquettes de références, mais en pratique, on reste dans l’inconfort et le mono-fonctionnel.
Photo du haut : Singapour (Infocomm Media Development Authority). Photos suivantes : Vorarlberg. Date de l’article d’origine : 31 mars 2017