Sur une place du centre de Nancy est implanté un curieux banc, en forme de livre ouvert – c’est à dire vertical, avec deux parties formant un angle obtus. L’objet est fait d’une sorte de pierre artificielle, dans laquelle sont gravées diverses informations. On apprend que « les bancs de la liberté sont mis à votre disposition pour rencontrer les textes, les mots et les pages, et découvrir des auteurs, d’ici et d’ailleurs » ; et aussi que cette initiative est soutenue par l’UNESCO. S’il s’agit de promouvoir la lecture publique, ce doit être a priori une bonne initiative, mais il reste à savoir comment cela fonctionne, et là les choses se compliquent un peu. Il y a bien un site internet sur le sujet, on y apprend que tout un chacun peut venir se poser là avec un bouquin, et qu’il y a sur le banc un « flashcode » qui doit donner accès à des textes, mais je n’ai pas bien compris, et à part ça il peut y avoir aussi la possibilité de rencontrer occasionnellement des auteurs sur ces bancs ou dans les parages, bref, tout cela semble un peu complexe quoique sûrement très bien dans l’esprit.
On peut s’intéresser aussi à cet objet tout simplement en tant que banc, et là il y a du pour et du contre. L’avantage, c’est que les deux sièges forment un léger angle, ce qui est parfait pour tenir une conversation ou pour des occupations un peu légères qui se pratiquent à deux – on aimerait voir cette disposition plus souvent. Hélas, comme il faut toujours qu’il y ait quelque chose qui cloche, le dossier est tout sauf confortable et ne donne pas envie de s’attarder. Par ailleurs le banc a été posé dans un endroit complètement exposé, dénudé et offert à tous les regards – ce qui semble être le cas aussi dans d’autres villes françaises où on en a implanté, voir le site internet – et il n’est finalement pas tellement « invitant » ; d’ailleurs personne n’est venu s’y asseoir ce 23 juillet au soir.
Si on veut promouvoir la lecture publique sur la place publique, on peut aussi suivre l’exemple des communes qui installent des boîtes à livres, surtout si elles sont placées dans un endroit agréable avec la possibilité de s’asseoir confortablement – c’est peut-être beaucoup demander, mais on va sûrement finir par y arriver.
Date de l’article d’origine : 25 juillet 2013.