Si les études sur les sociotopes conduisent à s’intéresser aux indices d’utilisation d’espaces par le public, elles doivent aussi être l’occasion de relever les indices d’inutilisation. Nous illustrerons une fois de plus le propos par un banc public (photo ci-contre), qui est en train de s’incorporer lentement au paysage grâce au développement d’une belle colonie de lichens. Au vu de la vitesse de développement de ces végétaux, il doit y avoir longtemps que plus personne ne vient s’y asseoir. Il n’y a d’ailleurs rien à voir d’autre en face qu’une clôture de jardin, et si d’aventure il venait aux services techniques l’idée de retourner ce banc, il ne donnerait que sur un vilain mur aveugle. Mais comme il semble avoir totalement échappé à l’attention des édiles, il y a fort à parier que les lichens ont encore de beaux jours devant eux.
Date de l’article d’origine : 29 avril 2013. Ajout du 10 avril 2020 : dans le même genre, ce jardin public de Treignac (Corrèze, photo du bas) montre aussi des indices d’inutilisation – il est difficile d’accès et il n’y a pas grand-chose à y faire et à y voir, et il y a tellement mieux juste à côté – une superbe balade le long de la Vézère. Question provocatrice : ne vaudrait-il pas mieux y construire des logements ?