Un outil pour représenter l’affectation des espaces publics

Sous le titre « The Arrogance of Space – Paris, Calgary, Tokyo », le blog Copenhagenize.com propose un outil simple, astucieux et percutant pour évaluer la part affectée dans les espaces publics à différentes catégories d’usagers – principalement les piétons, les cycles, les transports en commun et les voitures. Le dispositif est spécialement intéressant dans les secteurs où se rencontrent plusieurs types d’usagers, tels que les rues, les carrefours ou les places.

Il consiste à prendre une photographie de l’espace en question depuis un point haut, à le découper en carrés d’une superficie identique (1 m² par exemple, et bien sûr il s’agit d’une moyenne car cette grille est posée sur une photo oblique), puis à colorier chaque carré selon qu’il est affecté par exemple aux voitures, aux piétons, aux vélos, à de l' »espace mort », aux bâtiments… Cette mosaïque colorée apparaît en transparence par dessus la photo. Enfin, on ajoute des points colorés correspondant chacun à un piéton, un vélo, une voiture ou un bus ; et on compte tous  ces points.

Les résultats sont édifiants. L’exemple de la place du 18 Juin 1940 à Paris, connue de quiconque a dû se rendre à pied de la rue de Rennes à la gare Montparnasse, montre la disproportion écrasante entre l’étroitesse des trottoirs souvent bondés et les vastes espaces affectés aux voitures. L’exemple pris à Calgary est encore plus saisissant. A l’inverse, le carrefour de Shibuya, à Tokyo, montre ce que peut donner une réelle affectation prioritaire aux piétons.

Chacun peut faire le même exercice chez lui à condition de posséder l’outil informatique idoine (par exemple Inkscape, libre et gratuit, conseils pratiques pour créer une grille ici). On peut ainsi disposer de pièces intéressantes à verser au dossier des Plans de déplacements urbains (PDU) ou des Schémas de cohérence territoriale (SCoT), qui revendiquent presque tous une « priorité aux modes doux » alors que la réalité n’est pas toujours très reluisante. Ce type d’outil d’analyse urbaine peut favoriser des prises de conscience.

Merci à Simon Georget, Intermezzo, pour ses informations. Date de l’article d’origine ; 21 janvier 2016.

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