Lorsque nous avons eu à évaluer des espaces publics de Stockholm, lors de notre voyage d’étude de 2011, le questionnaire concocté par Alexander Ståhle comportait la rubrique « How do adjacent spaces activate the place ? » (comment les espaces limitrophes participent-ils à l’animation du lieu ?), qui parut un peu difficile à cerner au premier abord mais se révèle très pertinente à l’usage.
En effet, dans les espaces publics, la vie et l’animation ne surgissent pas spontanément du centre, elles arrivent par les bords – d’où l’importance de bonnes connexions entre l’espace public et son environnement, ainsi que de lisières actives qui participent à l’animation de l’espace. Ces lisières actives peuvent être constituées par des rangées de commerces, de cafés, de restaurants, par des équipements publics…, surtout si ces activités sont implantées en ordre continu et se présentent de plain-pied avec l’espace public (tous ces critères sont satisfaits sur la place de Bruges photographiée ci-contre). A l’inverse, des linéaires de façades aveugles, ou des rues difficiles à traverser, rendent l’espace public peu attractif. Ceci est très clairement démontré et illustré dans une vidéo de moins de 3 minutes produite par l’architecte danois Jan Gehl, dont nous avons souvent parlé ici. Il y est aussi rappelé que les gens se sentent en général plus à l’aise sur les bords d’un espace dégagé qu’en plein milieu de celui-ci, où l’on est exposé au regard des autres, ce qui est une raison supplémentaire de faire très attention au traitement des pourtours.
Ce document est en anglais, mais depuis le temps que vous écoutez ou lisez des textes en anglais sur ce blog, vous n’aurez sûrement aucun problème, d’autant que l’architecte Camilla van Deurs s’exprime très simplement. De l’excellente pédagogie !
Date de l’article d’origine : 5 février 2013. Photo prise à Bruges.