Sociotopes en Seine Saint-Denis

La journée de rencontres techniques organisée par le Conseil Général  de Seine-Saint-Denis le 28 novembre à Montreuil, sur le thème de la gestion durable des espaces verts, a été l’occasion d’exposer la méthode des sociotopes et d’entendre Pauline Teillac-Deschamps, du bureau d’études Astrance, présenter l’utilisation convaincante de cette méthode dans le cadre d’un projet de ZAC à Asnières. Dans le département de Seine-Saint-Denis, la notion de « fonctions sociales des espaces verts » est particulièrement riche de sens, et la journée a été l’occasion d’admirer les prouesses accomplies dans certains parcs de ce département, dont les gestionnaires parviennent tant bien que mal à concilier le développement de la biodiversité avec une fréquentation parfois énorme et une extrême diversité de fonctions.

Parmi les moments marquant de cette journée, je retiens particulièrement :

  • L’intervention de l’architecte et ethnologue Stéphane Tonnelat (voir son site et ses publications sur les espaces publics ici), qui a exposé de façon à la fois précise et simple la question de la prise en compte des besoins du public dans les politiques de parcs et jardins, et rappelé la valeur sociale des espaces urbains intersticiels (friches, terrains vagues, terrains en mutation…), en particulier pour les populations marginalisées (SDF, alcooliques, immigrants…). Nous lui saurons gré également d’avoir évoqué les méthodes de travail promues par le mouvement PPS (Project for Public Spaces).
  • Les échanges au sujet des relations parfois difficiles entre les professionnels du paysage et les habitants, ceux-ci n’étant pas toujours convaincus par des concepts qu’on voudrait leur imposer (exemple d’un parc du 18è arrondissement de Paris, dont les habitants n’apprécient pas qu’il ait été conçu sans fleurs) alors qu’en sens inverse, des paysagistes vivent mal le fait que les riverains leur imposent des dispositions qui leur déplaisent (exemple des parterres de fleurs sur les quais de Bordeaux).
  • La nécessité, jamais exprimée formellement par les intervenants mais souvent ressentie, d’évaluer régulièrement le fonctionnement des espaces publics.
  • Des exemples bien intéressants de projets de paysage participatifs dans des environnements sociaux parfois  difficiles (jardin Dédale à Hérouville Saint-Clair, Les 4000 à La Courneuve, Val-d’Argent Nord à Argenteuil, les Tarterets à Corbeil-Essonnes, et même à la Maison Centrale de Poissy).
  • Un exemple passionnant de recherche d’équilibre entre très forte fréquentation et richesse biologique, au parc départemental Jean Moulin / Les Guilands, entre Montreuil et Bagnolet.

Derrière ces belles réalisations, on devine la difficulté toujours plus grande à financer la création et la gestion d’espaces verts là où la demande sociale est la plus forte et où les ressources fiscales sont les plus faibles.

Date de l’article d’origine : 3 décembre 2012. Photo : CG 93.

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