L’enquête sur les sociotopes menée le 18 novembre dans une classe d’école primaire n’a pas seulement apporté des informations sur les cabanes (voir ci-dessous), elle a également montré comment les enfants sont capables d’investir des espaces a priori pas faits pour eux, tels que les parkings. Tout est parti des propos d’un élève regrettant que dans son quartier d’habitat collectif tout récemment construit, « à part les parkings, il n’y a rien ». J’ai alors demandé à l’ensemble de la classe s’il n’y avait quand même pas moyen des fois de faire quelque chose sur les parkings, et les réponses se sont mises à fuser :
- On joue à contourner les voitures à vélo
- On fait du roller, du skate, de la trottinette
- On joue à la pétanque
- On joue au loup
- On dessine avec des cailloux et des morceaux de briques, par exemple des smileys, on peut aussi taguer…
Même si la marelle semble tombée en désuétude par ici, ce n’est quand même pas trop mal, non ? Encore faut-il que la conception du parking se prête à des activités, ce qui n’est pas toujours possible lorsqu’au nom du « paysagement », l’espace est fragmenté au point de devenir inutilisable (sur un parking non « paysagé » à l’intérieur on peut garer des voitures et aussi faire un tas d’autres choses, sur un parking paysagé /compartimenté on ne peut rien faire d’autre que garer des voitures). Sujet déjà abordé à plusieurs reprises dans ce blog, lire par exemple Repenser les parkings.
N’allons évidemment pas en conclure que pour répondre aux besoins d’activité des enfants il suffit de faire des parkings, mais admettons qu’un parking d’un seul tenant peut, lorsqu’il n’est pas occupé par les voitures, participer à l’offre d’espaces d’activités en complément des indispensables espaces de jeux et coins de nature à proximité des immeubles.
Photo : PPS, nov. 2015. Date de l’article d’origine : 18 novembre 2015.
Sociotopes en France 