Au terme des deux ateliers « sociotopes » conduits avec des personnes âgées ces derniers jours dans la commune de Locmiquélic, il apparaît que les personnes enquêtées expriment dans leur majorité un grand besoin de voir du monde et de parler, qu’elles soient autonomes ou dans une institution de type Ehpad. Elles n’ont pas peur des inconnus, bien au contraire : l’idée de rencontrer toujours les mêmes têtes ne les emballe pas forcément, c’est d’ailleurs pourquoi des pensionnaires de l’Ehpad évitent de fréquenter le jardin qui entoure l’établissement et préfèrent prendre le large s’ils le peuvent.
Ce constat vérifie les observations faites par W.H. Whyte, Jan Gehl et tant d’autres sur le fait qu’en général, les gens recherchent les gens, et que finalement « L’homme fait la joie de l’homme ». Cet appétit des personnes âgées pour la rencontre et les sorties dans l’espace public est réconfortant, à une époque où le fait de se claquemurer dans son pavillon derrière une forteresse de béton végétal pour « être chez soi » et ne voir personne est considéré comme un idéal de vie indépassable. Beaucoup de personnes âgées partagent avec les enfants et les adolescents un fort besoin de l’espace public ; même celles qui ont un jardin ne trouvent pas dans celui-ci tous les agréments qu’elles attendent de leur vie quotidienne. Encore faut-il qu’elles puissent circuler dans les rues et accéder aux espaces qu’elles aiment fréquenter, et là, la réalité n’est pas forcément très reluisante. Nous en reparlerons.
Date de l’article d’origine : 6 octobre 2015