Dans un article publié dans le n° 149 des Cahiers de l’IAU (Institut d’aménagement et d’urbanisme d’Ile-de-France, devenu Institut Paris Région), l’ethnologue Stéphane Tonnelat explique pourquoi il est important d’observer attentivement les usages effectifs d’un lieu par le public avant d’y engager des projets, et propose des pistes d’action pour prendre en compte ces usages dans les projets.
Partant du travail réalisé à New-York par William H. Whyte, que nos lecteurs connaissent bien, l’auteur montre l’utilité d’une approche sociologique des pratiques des espaces par les habitants. Il illustre son propos par deux exemples pris en France :
– les jardins de la Fourmillière, à Nantes, où l’intervention d’une sociologue a favorisé la prise en compte des usages existants d’un site (il s’agissait en l’occurrence de pratiques de jardinage dans un espace considéré comme un « terrain vague » pour enrichir le projet d’aménagement initial et associer les jardiniers « sauvages » à la gestion du nouvel espace public.
– les jardins d’Eole, à Paris, où une « mission de maîtrise d’œuvre sociologique » a été confiée à une équipe par la Ville de Paris, en vue d’intégrer les usages préexistants du site dans le projet, et de faire participer les usagers actuels à l’animation du parc.
Dans ces deux exemples, on voit ce que la mission du sociologue a permis d’apporter non seulement au projet lui-même, mais aussi à la vie de l’équipement une fois réalisé. L’auteur relève que le rôle du sociologue n’est pas de défendre les revendications d’une ou plusieurs catégorie(s) d’acteurs, mais de produire des connaissances sur les usages et de les porter aux parties prenantes du projet.
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Date de l’article d’origine : 21 janvier 2013. Photo : auteur inconnu.