Trames vertes, sociotopes, placemaking : trois approches complémentaires

Nous avons abordé à plusieurs reprises ici la question des trames vertes (ou « structures vertes », « infrastructures vertes », « greenways », peu importe l’appellation), en soulignant l’importance d’une approche multifonctionnelle de cette notion et l’intérêt de ne pas s’enfermer dans une approche uniquement écologique qui est celle des lois dites « Grenelle ».

Dans une remarquable synthèse sur les politiques de trames vertes à travers le monde (Greenways in the USA : theory, trends and prospects, 2005), Jack Ahern propose pour les trames vertes ou « greenways » la définition suivante :

 « …des réseaux d’espaces planifiés, conçus (designed) et gérés pour des objectifs multiples, incluant des objectifs écologiques, récréatifs, culturels, esthétiques ou autres, compatibles avec la notion d’utilisation soutenable du territoire ».

Il voit dans cette notion de trame verte trois grands avantages stratégiques qui mériteraient d’être connus par cœur :

  •  « L’efficacité spatiale : parce qu’elles consistent principalement en couloirs, où les ressources sont concentrées, les trames vertes peuvent préserver le maximum de ressources sur le minimum d’espace.
  •  Le soutien politique : un consensus et un soutien politiques a davantage de chance d’apparaître du fait des bénéfices mutuels que les divers intérêts en présence peuvent retirer de la protection des trames vertes (récréation, biodiversité, qualité de l’eau…)
  •  La connectivité : si les ressources des trames vertes sont concentrées dans des couloirs [c’est l’hypothèse de « co-occurrence des ressources » développée par l’auteur et dont nous reparlerons], les bénéfices de la connectivité vont s’exprimer en termes écologiques, physiques et culturels ».

La connaissance des usages sociaux actuels ou potentiels des trames vertes, au même titre que celle des fonctionnalités écologiques, est un préalable indispensable à une bonne planification de ces trames ainsi qu’à leur appropriation par les acteurs locaux ; d’où l’intérêt de mettre en œuvre la méthode des sociotopes en amont de documents de planification.

Par rapport à la méthode des sociotopes, plutôt tournée vers la planification et pouvant être mis en œuvre sur des territoires étendus ou hétérogènes, les méthodes de Placemaking s’attachent à des espaces localisés et homogènes pouvant être totalement urbains (un parc, un square, une place, une section de rue…) dont il va s’agir de tirer le meilleur parti. Elles peuvent ainsi être mises en œuvre dans des espaces identifiés et protégés dans le cadre d’une politique de trames vertes.

Date de l’article d’origine : 2 septembre 2012.

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