Réflexions sur un banc bien placé

Après une matinée passée à pédaler sous le soleil d’août, une petite pause à l’ombre serait la bienvenue ; et voici justement, au bord du canal latéral à la Loire, un banc en bois qui ne paie peut-être pas de mine, mais qui a au moins deux grandes qualités : il est tourné dans le bon sens (face au canal… c’est à peine croyable !), et il est à la fois orienté au sud et ombragé par une voûte de feuillage. Un bon endroit pour penser à la marche du monde, à un prochain article du blog, ou même à rien de spécial.

Or donc, ce coin de canal conserve encore, à l’approche de midi, une légère fraîcheur au ras de l’eau, et même si le banc est à l’ombre, le soleil illumine tout le reste – c’est à dire le halage, le canal et le rideau d’arbres de l’autre côté. Par moments, un petit vent agite les feuilles des saules, dont le chuchotis occulte le bruit de fond de l’autoroute, heureusement lointain ; par ailleurs on n’entend guère que les bruits familiers de la campagne – un tracteur, un merle qui alarme, des chants de rouge-gorges, une buse qui miaule en tournant haut dans le ciel…  Le spectacle semble plutôt rare à première vue, et c’est surtout un énorme saule à feuilles argentées qui attire le regard sur la rive opposée. Les deux pêcheurs à gauche sont un peu loin. Ce sont finalement les cyclistes qui vont faire le spectacle durant ce quart d’heure de pause : la plupart sont des randonneurs itinérants, lourdement chargés, qui doivent « faire » la Loire à vélo ou quelque chose de ce genre : l’espace de quelques secondes, on aperçoit un couple en tandem ou une tribu (sûrement des Néerlandais) avec le père de famille en tête et les enfants qui suivent vaillamment. Signes de la main, échanges de sourires, et la perspective d’une friture d’ablettes ou d’un pique-nique melon-jambon-tomates tout à l’heure au bord du canal, que demander de plus ?

Rien de bien captivant dans cette petite chronique de fin d’été, juste le constat très banal que les lieux réussis ne sont pas forcément spectaculaires ni suréquipés mais que quelques ingrédients de base – confort thermique, siège, eau, vue, calme, activité humaine…- peuvent faire l’essentiel.

Date de l’article d’origine : 2 septembre 2012

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