L’architecte néerlandais F. van Klingeren, qui a soigneusement travaillé la mixité et l’association des activités urbaines dans des villes telles qu’Eindhoven, a observé comment le niveau global d’activités s’est accru par un processus d’auto-renforcement. Van Klingeren a résumé cette expérience de l’activité urbaine par la formule « Un plus un égale trois – au moins ».
On a pu trouver une illustration frappante de ce principe en étudiant le jeu des enfants dans des secteurs de maisons individuelles isolées sur leur terrain et de maisons accolées en bandes au Danemark. Dans les quartiers de maisons en bandes, la densité d’enfants était deux fois supérieure à celle des quartiers de maisons isolées, mais le niveau d’activités de jeux y était quatre fois plus élevé. Quelque chose se passe parce que quelque chose se passe parce quelque chose se passe.
Que la vie entre les bâtiments soit un processus d’auto-renforcement aide à comprendre pourquoi tant d’ensembles d’habitat paraissent tellement vides et morts. Il s’y passe sûrement des choses, mais aussi bien les gens que les événements sont tellement épars que les activités individuelles n’ont jamais une chance de se développer ensemble pour créer des séquences d’événements intéressantes. Le processus devient négatif : « rien ne se passe parce que rien ne se passe ». Les enfants restent à regarder la télévision parce que ce n’est pas très gai dehors. Les personnes âgées ne trouvent pas très drôle de s’asseoir sur des bancs alors qu’il n’y a quasiment rien à voir. Et quand il y a peu d’enfants à jouer, peu de gens assis sur les bancs et peu de passants, ce n’est même pas intéressant de regarder par la fenêtre.
Traduit pour ce blog de « Life between buildings », par Jan Gehl, Island Press 2011
Date de l’article d’origine : 4 juin 2012