La photo ci-contre en haut, prise en plein cagnard d’août au bord d’une place de village écrasée de soleil, nous rappelle que les chats ont un sens aigu de leur confort thermique et savent toujours trouver le meilleur coin pour s’installer. Les humains aussi… pour autant qu’on leur laisse le choix, comme sur la photo du bas prise à Désaignes (Ardèche) par 30° à l’ombre.
Dans « The social life of small urban spaces», W.H. Whyte raconte la satisfaction de son équipe de chercheurs lorsque, filmant en accéléré les usagers d’une place de New-York au mois de mai, ils s’aperçurent que les gens assis se déplaçaient en même temps que l’ombre portée des gratte-ciel, de manière à occuper toujours les places au soleil (vous pouvez voir l’expérience au tout début de la vidéo The social life of small urban spaces [lien disparu]). Mais en juin, les choses commencèrent à aller de travers : cette belle corrélation ne fonctionnait plus, et les chercheurs comprirent vite que parce qu’il commençait à faire vraiment chaud, l’exposition au soleil n’était plus une explication prépondérante.
Le lien entre l’ensoleillement et l’usage des espaces publics est assez complexe, puisqu’il dépend aussi bien de la climatologie générale (selon que l’on est dans un pays du nord ou du sud) que du climat local (la présence de vent peut changer pas mal de choses) ou même de la période de l’année (le premier beau jour de printemps, ou après une période pluvieuse, les gens vont s’installer dans des endroits qu’ils éviteraient au cœur de l’été). L’idée dominante qui ressort des travaux de Whyte est qu’il faut de toute manière privilégier l’ensoleillement et l’exposition au sud, quitte à aménager ensuite des coins ombragés ainsi que des « sun traps » (pièges à soleil), recoins bien exposés et abrités du vent où il est possible de rôtir en toutes saisons.
Date de l’article d’origine : 19 mars 2012