Facilité d’accès à la nature et végétations péri-urbaines

L’idée est de se demander si les contacts et liaisons entre ville et nature ne seraient pas plus simples dans certains environnements végétaux que dans d’autres. Peut-être les Nordiques (photo du haut, prise à Stockholm) n’auraient-ils finalement pas tant de mérites à ouvrir leurs villes sur des forêts résineuses bien proprettes et « invitantes », avec leur sous-bois tapissé de mousses et de myrtilles, alors que ce serait bien plus compliqué chez nous (je parle par exemple de la Bretagne, photo du bas), où les lisières de bois et de vallons ont souvent un aspect nettement moins accueillant. Ouvrir la ville sur la nature, c’est très bien dans les discours, mais de quelle nature parle-t-on au juste ?

Une journée passée à explorer des franges urbaines, dans l’arrière-pays lorientais, donne une idée des difficultés. De loin, on a une jolie marquetterie de champs, de prairies, de vallons humides, de taillis de châtaigniers et de quartiers urbanisés. De près, on remarque que le contact entre un immeuble HLM et un bois est une étendue boueuse. Plus loin, une bande de ronces fait obstacle entre un pied d’immeuble et un autre bois. Dans une autre commune, une tête de ruisseau formant en principe un « lien ville / nature » se réduit à un fossé bordé de remblais et de clôtures, qui se prolonge plus bas par une prairie humide enfrichée, pleine de ronces et d’orties.

« C’est la nature », c’est sûr, mais tout le monde n’est pas naturaliste pour apprécier la biodiversité sous ces formes ; il en résulte que ces espaces de transition sont souvent mal traités par les habitants, qui y déversent à l’occasion leurs déchets de jardins, comme par les aménageurs, qui y repoussent leurs gravats de chantiers (c’est le sens de la photo du bas, prise en lisière d’un quartier d’habitat collectif).

Parmi les solutions respectueuses de l’environnement, il y a bien sûr l’aménagement de cheminements confortables (on est en lisière urbaine), l’information et l’éducation du public (faire apprendre le poème de Victor Hugo : « J’aime l’araignée et j’aime l’ortie » !), et peut-être aussi un travail sur ces végétations de transition. Sans donner dans l’obsession du « prop' », comme on dit chez nous, il doit y avoir moyen d’utiliser les végétations indigènes pour créer des lisières accueillantes, perméables à la vue et pas trop compliquées à entretenir. Là où c’est possible, on peut par exemple favoriser le hêtre, un bel arbre qui a l’avantage de limiter la ronce. Les compétences des botanistes et phytosociologues seraient bien utiles pour une bonne gestion des franges urbaines.

Date de l’article d’origine : 6 mars 2012

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