Village greens

Lisant un ouvrage intitulé « Villes et campagnes britanniques », de Claude Moindrot (U2 / Armand Colin, 1972), je tombe sur le paragraphe suivant :

« Les green villages, qui sont au nombre de 1400 en Angleterre et dont les plus beaux se trouvent en Northumberland – Durham, n’ont guère d’équivalents en Europe. Le green est une vaste place herbeuse, rectangulaire ou trapézoïdale, au centre du village. Trois des côtés sont longés par des maisons bien alignées dont les jardinets empiètent parfois sur le green et qui donnent à l’arrière sur une ruelle. (…) Plus tard, on construisit sur le green des édifices d’intérêt public, l’église, l’école, la pompe communale. Ces greens, très bien entretenus, ornés parfois d’une mare et de beaux arbres, ajoutent beaucoup à l’aménité du village ; les enfants en font leurs terrains de jeux ; les villageois s’y adonnent au cricket le samedi ».

Ne serions-nous point là en présence de sociotopes ruraux dignes d’intérêt, et susceptibles d’inspirer  des projets urbains ? L’affaire mérite qu’on s’y intéresse de plus près. Première étape, rechercher « green villages » sur Google. Il apparaît tout de suite que M. Moindrot a du mal avec l’anglais, car il n’est pas question de « green villages » (villages verts) mais de « village greens » (espaces verts de villages), et on trouve une page Wikipedia bien faite sur cette notion qui présente à la fois un caractère historique (effectivement en Angleterre) et des applications modernes en urbanisme. Un des liens proposés conduit à l’association britannique « Open Spaces Society » – une dénomination qui nous parle forcément. La vocation de cette association est de protéger les espaces ouverts, les espaces d’usage collectif (common lands), les espaces verts de villages et les sentiers de promenade en Angleterre et au Pays de Galles.

A partir de ces quelques informations, il doit être possible d’approfondir le sujet et de trouver quelques beaux exemples de « village greens » ayant joué un rôle structurant pour l’urbanisation aux alentours ainsi que pour la vie sociale du village. Parmi ces exemples, peut-être se trouve-t-il quelques modèles importables chez nous pour promouvoir, autour de nos villages, des modes d’aménagement plus intéressants que les nappes de lotissements au milieu des champs. Cela dit, sans même aller jusque dans le Northumberland, le texte ci-dessus inciterait à s’intéresser aux « communs de villages », si répandus autrefois dans toute la Bretagne et dont certains – il en reste encore – pourraient trouver de nouvelles utilités au cœur de villages renforcés et densifiés.

Date de l’article d’origine : 5 février 2012. Photo : un authentique commun de village à Carnac, Morbihan.

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