Le récent article sur ce sujet a suscité une réaction soulignant l’effet « guide touristique » pour les espaces publics cités par PPS. Cela est indéniable : pour s’en tenir à Paris, on ne peut contester que le succès des quais de la Seine ou des Tuileries doit beaucoup à leur notoriété touristique. A l’inverse, beaucoup d’espaces publics réussis sont quasi ignorés des touristes, qui peuvent à la rigueur y passer mais ne les utilisent pas réellement ; c’est par exemple le cas des arènes de Lutèce, bien cachées à l’arrière de la rue Monge et qui grouillent d’animation par une belle soirée d’été.
Par certains côtés, le « plus bel espace public du monde » est peut-être tout simplement celui que nous préférons et qui est en bas de chez nous, et nous pourrions faire nôtre la phrase de Voltaire qui affirmait en 1736 (dans son poème « Le Mondain ») : « Le paradis terrestre est où je suis ».
Il n’en reste pas moins que les grands espaces publics à succès auront toujours des leçons à nous donner, et que le jardin du Luxembourg, par exemple, propose à lui tout seul un catalogue exceptionnel d’idées qui pourront inspirer longtemps encore les concepteurs et les gestionnaires d’espaces publics – et s’il n’en fallait retenir qu’une, je prendrais bien celle de la chaise déplaçable.
Date de l’article d’origine : 1er février 2012. Photo : jardin des Tuileries.