La place Furstenberg (6è arr.) est une des places les plus connues et photographiées de Paris, à défaut d’être parmi les plus grandes. Passant par là au printemps dernier (photo ci-contre), j’ai eu l’impression qu’il y manquait quelque chose. Les paulownias et l’élégant lampadaire étaient toujours là, mais j’avais gardé le lointain souvenir de bancs – avec le clochard de service, qui faisait lui aussi partie de la carte postale. Impression confirmée en visionnant une vidéo de l’INA (ici), dans laquelle on entend Georges Brassens dire son affection pour les bancs publics, et où l’on voit une brève séquence filmée sur la place Furstenberg, avec bien sûr des amoureux qui s’bécotent sur un d’ces fameux bancs. Pas de doute, les bancs qui participaient au charme du lieu ont été enlevés (Brassens se plaint d’ailleurs, en 1977, de la suppression progressive des bancs publics), et on n’a pas trop de mal à imaginer pourquoi en voyant les coûteux appartements alentours. Cette élimination d’un micro-sociotope parisien témoigne de la « gentrification » du quartier, et, comment dire… du « nettoyage social » qui va avec.
PS – Certaines personnes pensent qu’il n’y a jamais eu de bancs sur la place Furstenberg (voir ici). Pourtant on en voit sur certains tableaux, et dans la vidéo ci-dessus !
Date de l’article d’origine : 6 février 2012