Difficile de faire le tour de faire le tour de ce vaste sujet en quelques lignes ! J’ai donc choisi de commenter deux photos. La première est prise dans un parc public de la commune de Cormelles-le-Royal, dans la banlieue de Caen. Ce grand parc correspond à une longue coulée verte préservée à travers le tissu urbain et, globalement, c’est une véritable réussite, où l’on trouve des espaces adaptés à des usages variés et très fréquentés par les habitants des alentours. Toutefois, le secteur photographié se caractérise par une grande monotonie, qui provient à la fois du traitement indifférencié des espaces herbeux (tout est tondu à ras) et du caractère assez ingrat du cheminement, peu agréable en plein soleil. L’implantation des arbres semble correspondre à une logique de « meublage » de l’espace. Pas de bancs (mais cela vaut peut-être mieux), pas de gens en train de jouer (alors que d’autres secteurs de la coulée verte accueillaient des gens de tous âges à la même heure), bref, l’espace se révèle plutôt pauvre en usages, tout comme d’ailleurs en diversité biologique. La qualité du sociotope est donc très médiocre. Mais tout n’est pas perdu, l’essentiel était sans doute de parvenir à préserver cet espace qui fut jadis affecté à un projet routier.
L’autre photo, prise entre Nantes et Saint-Herblain, montre le contact entre une grosse opération d’urbanisation et une coulée verte protégée. On a l’impression que les aménageurs, qui semblent n’avoir considéré que la zone U (constructible) du PLU, n’ont pas su quoi faire de ce grand espace de verdure qui arrive jusqu’au pied des bâtiments ; les habitants ont vue sur lui mais ne semblent peu l’utiliser : il n’y a pas d’ouvertures, pas d’espaces de transition, pas d’indices d’activités. La vocation de cet espace vert n’est pas évidente : de l’herbe fauchée, quelques plantations… quel est l’objectif ? Là encore, la pauvreté de l’espace vert (y compris au plan biologique) n’incite pas à sa fréquentation ; et pourtant, au plan de la proximité et de la commodité d’accès, il est difficile de faire mieux ! Comme dans le cas précédent, tout n’est pas perdu, un travail avec les habitants du quartier pourrait apporter des idées pour mieux utiliser cet espace riche en potentialités.
Date de l’article d’origine : 7 juin 2011