Lorsqu’on ne vient pas souvent à Paris, et que de plus on ignore tout de la politique municipale des parcs et jardins, comme c’est mon cas, on est frappé par les transformations qui se sont produites ces dernières années. Les squares parfois tristounets d’il y a quelques décennies se sont métamorphosés en espaces polyvalents où tout le monde peut trouver son compte, y compris la flore et la faune spontanées. D’un jardin ou d’un square à l’autre, on voit émerger des principes directeurs d’aménagement, qui semblent être par exemple d’avoir une surface dure pour les sports de sol, un espace enherbé pour les jeux et permettre aux gens de s’allonger, un secteur cloisonné offrant de l’ombre et de l’intimité, un « coin biodiversité » permettant à des espèces sauvages de s’installer, voire même un coin pédagogique pour la promotion du jardinage et de l’observation ; sans oublier des parterres de fleurs pour le plaisir de l’œil, et de gros efforts pour maintenir la propreté des lieux.
Ces aménagements ne sont pas forcément signés de stars de l’architecture et du paysage, ils sont l’œuvre de professionnels manifestement très attentifs aux besoins des gens et ayant visiblement intégré des principes de gestion écologique et différenciée des espaces verts. Cette politique porte apparemment ses fruits, à en juger par le succès de ces jardins auprès des publics les plus divers. S’il ne fallait en donner qu’un seul exemple, je prendrais le petit jardin Catherine Labouré (7è arr., derrière l’hôtel Matignon, photo ci-dessus), absolument bondé par une chaude après-midi de 1er mai (avec peut-être un petit bémol pour les toilettes où la cote d’alerte semble atteinte, mais comme le disait haut et fort une utilisatrice offusquée, « j’en parlerai à Rachida, elle a un enfant, elle comprendra »).
Date de l’article d’origine : 13 mai 2011
PS : commentaire toujours valable huit ans après, avec ici en photo l’adorable square Saint-Laurent à côté de la gare de l’Est, dans un quartier plutôt grouillant.