Le calvaire breton est un peu petit pour former un sociotope à lui seul, mais il occupe en général un espace public (abords d’une chapelle ou d’une église, place de village…) susceptible d’être utilisé de diverses manières. Une pause pique-nique en ce lundi de Pâques près de l’église du Juch, un petit bourg entre Quimper et Douarnenez, m’incite à considérer ce modeste édifice avec un œil neuf. En effet, la construction en gradins offre du confort au visiteur : on pose les pieds au sec sur le premier niveau à fleur de sol, on s’assied sur le niveau au-dessus qui forme banquette, et le niveau supérieur est pratique pour s’accouder ou poser quelques affaires. Le plan octogonal permet de trouver toujours la meilleure position par rapport au soleil et au vent. On peut aussi s’assoir et bavarder à plusieurs de front, ce qui était sûrement très apprécié autrefois aux sorties de messe ou aux enterrements. Pas de doute, un calvaire breton en granite offre bien plus de confort et d’agréments que les bancs sans dossier dont les villes nous gratifient généreusement, parfois en prenant soin de les installer dans des endroits sans ombre (cf mes récentes photos au Havre et à Brest).
Cette disposition (plan plus ou moins circulaire et gradins) se retrouve bien entendu dans des quantités d’aménagements, comme ce puits sur la place centrale de Noyal-Muzillac (Morbihan) (photo du bas).
Date de l’article d’origine : 25 avril 2011