En application de la loi sur l’Eau, les opérations d’urbanisation d’une certaine importance s’accompagnent aujourd’hui de dispositifs de régulation et de traitement des rejets d’eaux pluviales dans le milieu naturel. Les solutions techniques, très variées, peuvent consister à aménager des bassins à l’air libre, en eau ou à sec, éventuellement complétés par des réseaux de noues favorisant l’infiltration dans le sol. Ces aménagements étant consommateurs d’espace, et relativement coûteux, il peut être intéressant de les traiter comme espaces verts de quartier ; mais rien ne prouve que l’intérêt du promoteur (éviter d’avoir à réaliser à la fois un bassin-tampon et un espace vert) aille dans le sens de l’intérêt des habitants, qui est de disposer d’un espace vert utile, agréable et bien placé. Rappelons au passage que l’implantation d’un bassin-tampon répond en général à des critères topographiques qui n’ont pas forcément grand chose à voir avec des considérations d’accessibilité et d’agrément.
Cette question a déjà été évoquée ici à propos des règlements de PLU [périmé à la date de février 2020]. Il apparaît que les ouvrages à caractère technique, qui sont clôturés pour des raisons de sécurité, ne peuvent certainement pas être considérés comme espaces verts de quartier. Les aménagements plus « doux » (non clôturés, à pentes faibles, végétalisés, voire associés à des cheminements) posent des problèmes plus difficiles, car si certains ont manifestement été conçus pour être des espaces verts, ils ne sont pas forcément utilisés par les habitants du quartier. Vous trouverez ici un petit document évoquant ces problèmes à partir de quelques photos que j’ai prises ces derniers mois.
Date de l’article d’origine : 14 décembre 2010
Sociotopes en France 