Cette jolie expression de « lignes de désir », souvent mentionnée dans ce blog, désigne les cheminements spontanément tracés par les usagers d’un lieu pour se rendre d’un point à un autre, en général par le plus court chemin. Elles sont souvent bien inscrites dans l’herbe lorsque le passage est répété, et peuvent donner des indications précieuses lorsqu’il s’agit d’aménager ou de redessiner un espace public. Mais cette « approche ascendante » de l’aménagement, partant des besoins et des pratiques des gens, se heurte parfois à des pratiques « descendantes », par lesquelles des professionnels imposent leurs propres critères et font prévaloir leur propre « vision » sur les usages réels d’un lieu. Dans ce dernier cas, c’est à l’usager d’adapter ses pratiques à ladite vision, en suivant par exemple une trajectoire « contre nature » mais justifiée par des considérations esthétiques.
Alexander Ståhle nous en donne deux superbes exemples aujourd’hui, en provenance de Suède. Chacun de nous doit pouvoir en trouver d’autres sans difficultés, il y aurait même matière à constituer un véritable florilège, voire pourquoi pas à alimenter un concours du dessin le plus aberrant.