Suite à l’article ci-dessous du 26 janvier 2011, Alain Mausset, architecte-urbaniste, me fait remarquer qu’il serait dommage d’exclure a priori les galeries marchandes de la notion d' »espace ouvert ». En effet, certaines fonctionnent comme de véritables rues ou places urbaines, et le fait qu’elles soient couvertes par une verrière ne serait pas un critère suffisant pour les exclure. Bien au contraire, en mettant les passants à l’abri de la pluie, la couverture favoriserait même certains usages sociaux.
Il est certain que beaucoup de villes possèdent de tels espaces ; citons pêle-mêle le passage Pommeraye à Nantes, les galeries et passages couverts du 2è arrondissement de Paris autour de la Bourse, la galerie Victor Emmanuel II à Milan appelée d’ailleurs « le salon de Milan » (photo du haut, auteur Jean-Luc Louicellier, licence Creative Commons), ou encore la Potsdamer Platz de Renzo Piano à Berlin (photo du bas). Notons que ces « espaces couverts – ouverts » ont tous en commun d’être composés avec la ville de manière à être empruntés chaque jour par les habitants, comme n’importe quelle rue ou place. Cela les distingue des galeries marchandes des centres commerciaux péri-urbains, qui sont des objets isolés, posés à l’écart du tissu des rues et dont la fréquentation est uniquement liée à des fonctions marchandes. Si une place couverte ou une halle semi-ouverte à fonctions multiples comme on en voit sur des places de petites villes en France (Alain Mausset me cite le bel exemple du Faouët en Bretagne) peuvent être considérées comme des espaces ouverts susceptibles d’avoir des valeurs de sociotopes, il paraît clair que la galerie commerciale fonctionnant sur elle-même n’a pas à être considérée sous cet angle.